Point de vue d'un membre des Associations anonymes sur les Mouvements
SOURCE : Livre « Point de vue d'un membre des alcooliques anonymes ».
*** Peut s’adapter à toutes les associations anonymes ***
Il existe une croyance fort répandue dans le Mouvement voulant que si un nouveau persiste à assister à des réunions des Associations anonymes, « quelque chose l’atteindra tôt ou tard ». Et cela signifie, bien sûr, qu’il aura été l’objet du soi-disant « miracle des Associations anonymes ». Il ne fait pas de doute dans mon esprit que de nombreux membres des Associations anonymes acceptent tout à fait cette croyance. Je les ai observés pendant des années. Ils assistent fidèlement aux réunions et attendent en toute confiance que « quelque chose » les atteint : la mort. Ils demeurent assis là, semaine après semaine, mois après mois, année après année, pendant qu’une rigidité mortelle, mentale, spirituelle et physique gagne lentement.
Je crois cependant que ce qui confirme le résultat et retient l’alcoolique rétabli au sein des Associations anonymes, toujours de son plein gré, se situe dans l’un des principes les plus importants qui anime le Mouvement, bien qu’il soit souvent ignoré. Les mêmes facteurs que je viens de mentionner signifient que tout alcoolique, n’importe quel jour, à n’importe quelle heure, peut trouver quelqu’un dans les Associations anonymes qui, en tout bonne foi, sera d’accord avec ce qu’il a déjà décidé de faire. Inversement, n’importe quel jour et à n’importe quelle heure, ce même alcoolique peut trouver quelqu’un dans les Associations anonymes qui, en toute bonne foi, sera en désaccord avec ce qu’il a déjà décidé de faire. Ainsi, tôt ou tard, le membre des Associations anonymes en voie de rétablissement est vraiment forcé de prendre lui-même ses décisions. Tôt ou tard, il devra penser par lui-même. Il sera comme la tortue, cette créature effacée qui n’avance que lorsqu’elle sort la tête de sa carapace.
La flexibilité des principes Associations anonymes, telle qu’interprétée par ses différents adhérents, pousse finalement notre alcoolique vers un point où il ne doit se servir que de lui-même comme cadre de référence pour ses actions. En retour, cela signifie qu’il doit être prêt à en accepter les conséquences. À mon avis, c’est ce que l’on appelle la maturité émotive.
Pour ma part, je suis convaincu que l’aspiration fondamentale de chaque être humain, du berceau à la tombe, est de trouver au moins une autre personne avec qui il peut être tout à fait lui-même, sans prétention ni défense, une personne de confiance qui ne le blessera pas puisqu’elle s’est placée dans la même situation. Le tout premier contact avec les Associations anonymes peut combler cette aspiration.